Visages et lieux de médiation numérique : “pour moi l’idée c’est de ne pas faire de cours”

19/04/2022

Visages et lieux de médiation numérique : on continue notre série par un échange avec Thibault Waroquier, Conseiller Numérique au Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Lille depuis quelques mois.

Qui sont vos publics et comment arrivent-ils dans votre lieu de médiation ?

Alors c’est plutôt moi qui vais vers eux : le CCAS a des espaces d’intervention dans les 10 mairies de quartier de Lille. Mon rôle est de construire des actions de médiation numérique avec les acteurs existants : intervenants sociaux, associations, espaces séniors… Par exemple, les intervenantes sociales des Bois-Blancs voulaient mettre en place une action autour du numérique, on a donc travaillé ensemble sur un projet. On va dans une pension de famille (un lieu hébergeant des adultes qui sont parfois restés longtemps à la rue) et on met en place deux actions : le brunch - on va chercher des recettes sur Internet, on cuisine, on mange ensemble -, et la photo - on fait des photos, on regarde comment les envoyer à des gens… Dans les deux cas, l’idée c’est vraiment de partir des usages pour arriver aux problématiques numériques. Par exemple, avec le brunch, on apprend à utiliser une tablette mais au travers d’une autre activité, en l’occurrence chercher des recettes de cuisine !

Comment voyez-vous votre rôle dans 5 ans ?

J’aimerais monter un tiers-lieu, avec une vraie fonction créative et sociale : proposer des ateliers qui plaisent aux usagers et qui leur donnent envie de venir, faire découvrir des pratiques. Pour moi l’idée c’est de ne pas faire de cours : beaucoup de gens ont un complexe par rapport au numérique, et il faut les mettre à l’aise. Je préfère qu’ils fassent du ludique, qu’ils acquièrent de l’aisance avec l’outil, et ensuite ça ira mieux avec les démarches administratives.