“Avoir une approche transversale de l’inclusion numérique est un levier pour favoriser l’inclusion sociale et professionnelle.”

Comment s’est structurée la stratégie d’inclusion numérique sur le territoire ?

Je suis responsable du service du développement local depuis 2015, donc je coordonne tous les projets pouvant s’inscrire dans ce cadre : habitat, inclusion au sens large, numérique, enfance jeunesse, tourisme... Le poste n’a pas été créé autour du numérique, le numérique est arrivé petit à petit.

Il y a eu la création d’espaces avec des ordinateurs au début des années 2000, puis au fur et à mesure des appels à projets et d’actions d’inclusion - ateliers chantier d’insertion, projets mobilité -, la stratégie d’inclusion numérique s’est structurée progressivement.

En 2020, les pass numériques sont arrivés : on a été formés et on a constitué un réseau de prescripteurs en se basant sur nos partenaires historiques. On n’a pas eu besoin de tout créer car on avait ce réseau de partenaires constitué au fil des projets. On a aussi travaillé sur la mise en place de services itinérants pour pallier la difficulté d’accompagnement aux démarches (peu d’opérateurs, pas de permanences locales, difficultés d’accès aux structures).

En parallèle, on essaye aussi d’attirer plus de public dans les tiers-lieux. Au-delà de l’accompagnement aux démarches, créer des lieux de vie : ateliers gaming, streaming, photo… Cela permet de lever des freins, et pas seulement sur le numérique : on favorise l’inclusion sociale et professionnelle.

Quels conseils à une intercommunalité qui veut structurer une stratégie d’inclusion numérique ?

Mon conseil c’est d’y aller progressivement. Avoir une feuille de route est intéressant, mais tout n’est pas toujours réalisable, il est donc important de réaliser un diagnostic au préalable, de faire un état des lieux en adoptant une approche transversale.

Il faut construire un vrai projet de territoire. Par exemple, on a un projet social en collaboration avec la CAF sur enfance jeunesse et parentalité. Un document réunissant toutes les actions et pistes d’actions a permis de relever les difficultés en matière d’inclusion, et donc de numérique et aide aux démarches. L’inclusion numérique arrive en lien avec l’inclusion sociale, surtout dans une petite structure comme la nôtre : tout se fait de fil en aiguille.

Il y a plein de passerelles entre les projets qui sont en fait des projets de développement local : l’objectif est de trouver les complémentarités entre les projets.

Pour les associations, opérateurs de médiation ou prescripteurs, comment mettre en place une collaboration efficace avec l’intercommunalité ?

L’important est de bien avoir en tête le rôle de chacun. Le diagnostic permet d’identifier les acteurs présents sur le territoire et de rappeler qui fait quoi. Il s’agit ensuite de construire un projet de territoire en capitalisant sur les actions déjà menées.